Explosion d'un train au Québec: Le conducteur est responsable de l'accident, selon le patron de la société ferroviaire


Après les pompiers, le conducteur. Quatre jours après l’accident d’un train fantôme près de Lac-Mégantic, au Québec, et au lendemain de ses accusations contre les pompiers, le patron de la société ferroviaire mise en cause a reconnu mercredi que le conducteur n’avait pas bien réglé les freins du convoi avant la catastrophe.
«Les freins manuels (mécaniques) n'ont pas été serrés de façon adéquate sur ce train et il était de la responsabilité de l'employé de le faire», a dit à la presse le président de la maison mère de la société The Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), Edward Burkhardt, en visite sur les lieux de l'accident. «Nous n'aurions pas eu cet accident», a-t-il déclaré, si les freins mécaniques avaient été appliqués sur un nombre suffisant de wagons-citernes du convoi, qui en comptait 72 chargés chacun de 100 tonnes de pétrole. 
La nuit du drame, le conducteur avait quitté le convoi ferroviaire dans le village voisin de Nantes avant l'arrivée de son successeur. Deux heures plus tard, le convoi s'était remis à rouler tout seul, accélérant dans la longue pente conduisant à Lac-Mégantic, où il a déraillé, produisant une gigantesque explosion qui a rasé une trentaine de bâtiments du centre-ville. Environ 45 personnes sont portées disparues.
Burkhardt avait initialement rejeté la faute sur les sapeurs-pompiers du village voisin de Nantes, affirmant qu'ils avaient par inadvertance désactivé les freins pneumatiques des locomotives en coupant les moteurs pour éteindre un incendie après le départ du conducteur.
Il a nuancé sa pensée mercredi en disant qu'il s'agissait «d'un facteur important dans ce qui a causé toute cette affaire». Mais, a-t-il ajouté, «le fait que lorsque les freins pneumatiques ont été désactivés, le train s'est élancé tend à montrer que les freins mécaniques n'avaient pas (préalablement) été serrés» sur un nombre suffisant de wagons. 
«Nous savons que les freins mécaniques avaient été activés sur les cinq locomotives parce que nous avons eu la chance de les voir et de vérifier cela», a dit Burkhardt. «Il [le conducteur] nous a dit qu'il avait serré les freins mécaniques sur 11 wagons. Nous avons le sentiment que ce n'est pas vrai, alors que nous l'avions d'abord cru sur parole.»
Un autre employé de la MMA, un contremaître, était venu prêter main-forte aux pompiers du village de Nantes pour éteindre l'incendie, mais celui-ci, a précisé le patron, n'était pas «familier» avec le fonctionnement des locomotives et ignorait qu'en coupant les moteurs, les freins pneumatiques se relâcheraient.
Burkhardt a été conspué par des résidents locaux en colère en arrivant à Lac-Mégantic mercredi, cinq jours après la tragédie. Il a répondu aux questions d'une meute de journalistes qui l'encerclait dans une rue de Lac-Mégantic, derrière un cordon protégé par des policiers, qui ont empêché des citoyens en colère de s'en approcher. Plusieurs lui ont lancé des insultes, tandis qu'une femme s'est approchée de la scène avec un grand drapeau américain à la main, coiffée d'une casquette portant l'inscription «Ground Zero 6/7/13». 

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Rédigé par MENATWORK on mercredi, juillet 10, 2013. Mots Clés , , , , , , . Suivre les commentaires RSS 2.0. Laissez un message

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