Présidentielle 2012: le parquet de Paris a ouvert plusieurs enquêtes pour diffusions anticipées des estimations.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur la
publication d'estimations de résultats de la présidentielle avant l'heure
légale de 20H00. L'enquête vise l'AFP, deux médias belges, un média suisse, un
site internet basé en Nouvelle Zélande et un journaliste belge.
Le parquet a été saisi par la Commission des sondages.
«Il y a des faits qui nous paraissent délictueux», a déclaré dimanche le
secrétaire de la commission, Jean-François Pillon, précisant que ces «faits
délictueux» concernent à la fois «des particuliers» et «des entreprises de
presse». L'identité des médias visés n'a pas été précisée dans l'immédiat.
En vertu d'une loi datant de 1977, la publication de
toute indication sur les résultats d'une élection politique est interdite avant
la clôture des derniers bureaux de vote à 20H00.
Mais dès la fin d'après-midi, les sites internet de
différents médias belges, suisses et canadien comme la radio-télé francophone
publique (RTBF), le journal «Le Soir», La «RTS», le site «20minutes.ch», ou
«Radio Canada» diffusaient des estimations de résultats du scrutin émanant de
sondeurs français.
L'AFP, utilisant ses propres sources, a alors décidé
de publier à son tour des estimations, envoyant à ses seuls clients médias une
première alerte à 18H46 annonçant la qualification pour le deuxième tour de
François Hollande et Nicolas Sarkozy.
«L'AFP est internationale et française, comment
imaginer que nos clients puissent recevoir de nos concurrents internationaux
des informations sur l'élection présidentielle française avant d'être informés
par l'AFP», a fait valoir le Pdg de l'agence, Emmanuel Hoog, estimant que
«faire autrement serait un non-sens journalistique».
«Nous avons annoncé nos règles deux jours à l'avance,
nous n'avons pas rompu un embargo, mais lorsqu'il a été rompu, nous avons fait
notre devoir en respectant scrupuleusement nos règles, notamment de rigueur et
de fiabilité», a-t-il ajouté.
«L'AFP a été parfaitement claire en refusant toute
hypocrisie sur le débat entourant la diffusion des sondages», a insisté M.
Hoog.
Dans une note à ses abonnés, l'agence a averti
dimanche que «la diffusion de ces informations auprès du grand public est de la
seule responsabilité des clients», ajoutant qu'elle ne diffuserait «aucune
information sur les estimations auprès du grand public via ses services
internet avant 20H00».
France Soir, titre historique de la presse française
aujourd'hui présent uniquement sur internet, a estimé qu'il était «plus que
temps qu'on en finisse avec des règles à tiroirs, qui n'ont aucun sens
puisqu'elles ne sont plus respectées. Parce qu'elle ne peuvent plus l'être».
«L'AFP qui donne les infos à ses clients, et les
Français qui s'informent en Suisse et Belgique : une loi vient d'imploser», a
twitté le journaliste Pierre Haski, fondateur du site d'information français
rue89.
Pour le patron du quotidien français «Libération»,
Nicolas Demorand le choix est clair: «je préfère payer des reportages que de
payer des amendes», a-t-il déclaré. La publication de sondage avant 20H00 est
en effet passible d'amende, jusqu'à 75 000
Euros. Agence Ats


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