France: après quatre meurtres dans l'Essonne la Police évoque un possible tueur en série.
Les enquêteurs redoutaient vendredi qu'un tueur en série solitaire ne soit à l'oeuvre dans l'Essonne, où une femme de 48 ans a été abattue la veille après trois autres homicides commis depuis novembre avec la même arme dans un rayon de moins de dix kilomètres.
Pour chacun de ces meurtres, en novembre, en février, en mars et le 5 avril, a été utilisée une même arme de 7,65 mm, petit calibre assez répandu mais peu prisé du grand banditisme.
"L'auteur présumé (du crime de jeudi) serait un individu de sexe masculin, ayant pris la fuite à bord d'une moto. L'arme utilisée serait, d'après un premier examen balistique, celle qui aurait également servi à tuer, dans l'Essonne, trois autres personnes, les 27 novembre 2011, 22 février 2012 et 17 mars 2012", a déclaré lors d'une conférence de presse la procureure de la République d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau.
La procureure a toutefois indiqué que le mode opératoire du premier homicide n'était "pas identique" à celui des trois suivants.
"Dans la première affaire, la victime a reçu plusieurs impacts de balles sur le corps alors que dans les trois autres affaires nous avons des décès liés à un tir intracranien", a-t-elle souligné.
"Si l'arme utilisée est le lien entre les quatre affaires, ce seul élément ne suffit pas en soi pour affirmer à ce stade qu'il s'agisse d'une seule et même affaire. Des investigations sont actuellement en cours pour déterminer si la première affaire, celle du mois de novembre 2011, a un lien avec les trois autres affaires ou si la première affaire n'a aucun lien avec les trois autres affaires", a insisté la procureure.
La direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a été saisie et "diligente une enquête en flagrance du chef d'assassinat", a-t-elle rappelé.
Au lendemain du meurtre de Nadjia Boudjemia-Lahcene, une mère de famille de 48 ans, abattue en bas de chez elle à la Grande-Borne à Grigny, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a été interrogé sur Europe 1 sur l'hypothèse d'un "tueur en série solitaire".
"On peut le redouter mais de toutes façons, comme dans toute affaire criminelle, nous mettons en oeuvre tous les moyens pour parvenir à découvrir les auteurs", a-t-il répondu.
Mais les mobiles restent mystérieux: les deux dernières victimes, inconnues comme les autres de la police ou de la justice, ne semblent avoir aucun lien avec les deux premières, qui habitaient elles dans le même ensemble d'immeuble, et sont issues de milieux très différents.
Une source proche de l'enquête a exclu a priori toute piste à connotation religieuse ou politique et, tout en restant extrêmement prudente, évoque celle, possible, d'un "déséquilibré".
La série a débuté le 27 novembre 2011. Ce jour-là, une femme de 35 ans travaillant dans un laboratoire est tuée dans son immeuble d'un quartier sans histoire de Juvisy-sur-Orge, criblée de balles. Un homme, qui se présente comme son ancien petit ami, se rend rapidement, est mis en examen le 3 décembre et est écroué. Toutefois, il s'est depuis rétracté devant le juge d'instruction.
Un peu moins de trois mois après, un autre habitant de l'immeuble, voisin de la première victime, est tué le 22 février dans le parking: il s'agit d'un homme de 52 ans.
Le lien personnel n'est en revanche pas établi avec la troisième victime, un octogénaire sans histoires, tué le 17 mars d'une balle dans la tête dans le hall de son immeuble de Ris-Orangis, commune riveraine de Grigny.
Pas plus qu'avec la mère de famille installée de longue date à la cité de la Grande-Borne à Grigny. Là encore, le tireur, casqué, s'est enfui à moto une fois son forfait commis.
Transportée dans un état critique à l'hôpital, elle y est décédée dans la soirée de jeudi. Veuve, elle élevait seule son fils de 18 ans.
"C'est travail, maison, elle s'occupe de son fils. Elle travaille à l'aéroport d'Orly", raconte un de ses voisins, qui ne veut pas donner son nom. Une autre raconte avoir vu la victime mercredi soir à une réunion de quartier: "Elle ne se sentait pas menacée. C'est une personne normale, simple et sans histoires". Un rassemblement est organisé vendredi en fin d'après-midi à la Grande-Borne à Grigny.
Afp


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