Fuite de Gaz sur une plateforme de Total, un risque d'explosion avancé.
Une torchère brûlait toujours sur une plateforme de Total en mer du Nord évacuée en raison d'une fuite de gaz qui perdure depuis dimanche, a reconnu mercredi le groupe pétrolier français, tandis que des experts s'interrogeaient sur des risques d'explosion.En 1988, l'explosion d'une plateforme faisait 167 morts
La dernière catastrophe majeure en mer du Nord remonte au 6 juillet 1988 lorsqu'une fuite de gaz avait provoqué l'incendie de la plateforme Piper Alpha entraînant la mort de 167 personnes.
Cette nuit-là, vers 20h30 GMT, un incendie, précédé de plusieurs explosions, éclate sur la plateforme pétrolière située à 180 kilomètres au large du port écossais d'Aberdeen. Un total de 230 personnes se trouvent à bord. Piper Alpha, opérationnelle depuis 1976, est l'une des plateformes les plus actives en mer du Nord.
Très vite, l'incendie se propage et ne laisse aucune chance de survie aux ouvriers et techniciens qui dorment dans les quartiers d'habitation situés au-dessus du lieu de la première explosion. Alors que sonnent les sirènes d'alarme, seule une équipe à son poste de travail a le temps de réagir. Certains se jettent dans l'eau 70 mètres plus bas ou se laissent glisser le long des pylônes d'ancrage.
Aucun canot de sauvetage ne peut être mis à la mer et l'équipage n'a même pas le temps matériel de lancer un appel de détresse. Le premier SOS est lancé à 20h58 GMT par le Lowland Cavalier, un bâtiment d'assistance des plateformes en mer du Nord, qui fait état d'une «énorme explosion».
La plupart des 65 rescapés ont la vie sauve grâce à l'intervention rapide du navire d'assistance, Le Tharos, qui mouille en permanence au pied de la structure d'acier de 34'000 tonnes et 150 m de haut.
Une douzaine d'hélicoptères évacuent les blessés - pour la plupart gravement brûlés - vers les hôpitaux d'Aberdeen. Les sauveteurs prennent d'énormes risques pour s'approcher du brasier, deux d'entre eux périront.
Une flottille de 36 bateaux, dont six bâtiments de guerre de l'OTAN, participe aux opérations de secours. Elle assiste, impuissante, à la destruction par les flammes de l'installation pétrolière.
Selon les témoignages des sauveteurs et des rescapés, le derrick et les trois-quarts du pont supérieur de Piper Alpha se sont effondrés quelques minutes après les explosions qui ont littéralement coupé en deux la structure.
La compagnie américaine Occidental Petroleum qui exploite la plateforme fait appel au «pompier volant» américain Red Adair. Après trois semaines d'efforts, le spécialiste mondial de l'extinction des incendies parvient à colmater les 36 puits situés sous la plateforme et à maîtriser le sinistre.
Au terme d'une bataille juridique de plusieurs mois, la plupart des familles des victimes ont accepté des compensations amiables. La catastrophe, qui a eu de graves conséquences économiques pour la Grande-Bretagne, a coûté au total 3 milliards de dollars en indemnisations.
«La torchère brûle, comme c'est normalement le cas sur une plateforme», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie, Brian O'Neill, sans donner plus de détails.
Cependant «le vent pousse le panache de gaz dans une direction opposée à celle de cette torche», a précisé le directeur de la santé, la sécurité et l'environnement chez Total, David Hainsworth.
«Selon les prévisions météorologiques, le vent va souffler dans la même direction pendant cinq à six jours et nous étudions les différentes options pour éteindre la torche», a-t-il ajouté sur BBC mardi soir.
«Nous avons affaire à une substance très toxique et inflammable. (...) La question doit être abordée avec énormement de prudence,» a estimé de son côté Simon Boxall, océanographe à l'université de Southampton, en soulignant le risque d'explosion sur la BBC, mardi.
Total a reconnu qu'il s'agissait du «plus gros incident» pour le groupe «en mer du Nord depuis au moins dix ans».
Cette fuite sur la plateforme Elgin, à environ 240 kilomètres au large de la ville écossaise d'Aberdeen, a entraîné la mise en place d'une zone d'exclusion maritime et aérienne et l'évacuation par précaution de plus de 300 personnes. L'alimentation a été coupée sur la plateforme, l'un des deux principaux gisements gaziers exploités par le groupe français Total en mer du Nord britannique.
Dans son dernier communiqué mardi soir, Total précisait que «la fuite se poursuivait, même si la situation restait stable».
Deux vols de reconnaissance ont eu lieu mercredi et deux autres doivent être conduits ce mercredi. «Tous nos efforts se concentrent pour contrôler la fuite de gaz», a assuré Total.
Afp


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