Monde: la Syrie refuse l’évacuation des blessés de la ville de Homs.
Aucune évacuation de blessés du quartier de Baba Amr, à Homs, n'aura lieu samedi. Des négociations menées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) avec les autorités et les opposants syriens armés ont échoué.
«Les négociations du CICR et du CRAS avec à la fois les autorités syriennes et les groupes d'opposition à Homs n'ont pas abouti à des résultats concrets aujourd'hui», a affirmé le porte-parole du CICR à Damas Saleh Dabbakeh. «Il n'y aura donc pas, malheureusement, d'évacuation d'urgence aujourd'hui», a-t-il ajouté, précisant toutefois que le CICR et le CRAS «continueront à négocier avec les autorités et l'opposition».
Vendredi, le CRAS et le CICR ont transporté sept blessés ainsi que 20 femmes et enfants malades vers l'hôpital al Amine, à deux kilomètres du quartier rebelle de Baba Amr, principale cible du pilonnage entamé le 4 février sur Homs.
Ils n'ont en revanche pas pu sortir les dépouilles de la reporter américaine Marie Colvin et du photographe français Rémi Ochlik, tués mercredi dans un bombardement, ni la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy, blessés dans la même attaque.
Réunis vendredi à Tunis, la soixantaine de ministres des Affaires étrangères du groupe des «Amis de la Syrie», boycotté par Moscou et Pékin, a appelé à l'arrêt immédiat des violences et à de nouvelles sanctions en Syrie, mais a temporisé sur le déploiement d'une force Arabes-ONU de maintien de la paix.
Tunis et Doha pour une «force arabe»
Et si la Tunisie et le Qatar ont plaidé pour une «force arabe», dans le cadre de la Ligue arabe, la France a estimé qu'elle devrait auparavant obtenir «le feu vert» du Conseil de sécurité de l'ONU.
Téhéran, absent à Tunis et principal allié régional de Damas, a réaffirmé samedi son opposition à toute intervention militaire, assurant ne pas envoyer d'armes ni intervenir militairement en Syrie contrairement à ce qu'affirment les Occidentaux.
Les «Amis de la Syrie» ont par ailleurs reconnu le Conseil national syrien (CNS, opposition) comme «un représentant légitime des Syriens qui cherchent un changement démocratique pacifique», s'engageant à fournir «un soutien effectif» à l'opposition, tandis que l'Arabie saoudite approuvait l'idée de l'armer.
Le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), un groupe d'opposition basé en Syrie, a boycotté la réunion de Tunis. L'organisation, qui regroupe des partis nationalistes arabes, kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes, conteste au CNS ls statut de représentant de la Syrie.
La Chine s'est félicitée que la réunion ait surtout permis de «rejeter toute intervention étrangère».
«La majorité des pays arabes ont commencé à comprendre que les Etats-Unis et l'Europe dissimulent un poignard derrière un sourire, en d'autres mots tandis qu'ils semblent agir pour des motifs humanitaires, en réalité ils ont des ambitions hégémoniques cachées», a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle.
Le journal gouvernemental syrien «As Saoura» a dénoncé une réunion des «comploteurs», que la télévision d'Etat avait, elle, présentée comme une conférence pour le «soutien au terrorisme en Syrie». Dans la première réaction officielle, le ministre de l'Information Adnane Mahmoud a raillé la réunion «des amis de Washington et des ennemis de la Syrie».
Malgré les violences ininterrompues, le régime a maintenu le référendum de dimanche sur une nouvelle Constitution, qui supprime la prééminence du parti Baas mais maintient de très larges prérogatives au chef de l'Etat. L'opposition a appelé au boycottage.
L'armée a repris à l'aube le pilonnage de Baba Amr et des explosions sporadiques ont retenti dans d'autres quartiers de la ville assiégée, a annoncé l'Organisation syrienne des droits de l'homme (OSDH), évoquant la mort de civils.


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