Italie: Naufrage du paquebot Costa Concordia les recherches interrompues en raison du temps
Les sauveteurs ont dû interrompre leurs recherches dans l'épave du Costa Concordia ce lundi midi, en raison des «conditions désastreuses» liées au mauvais temps qui s'est levé sur l'île italienne du Giglio. «Il est impossible de travailler», a déclaré à l'AFP le chef des plongeurs des garde-côtes, Rodolfo Raiteri. Selon lui, les mauvaises conditions météo ont entraîné «un mouvement de 9 centimètres du navire», ce qui a les a contraints à évacuer toutes les unités de secours.
«Les conditions sont désastreuses. Il est très difficile de passer dans les couloirs encombrés de nombreux objets», a-t-il poursuivi. Même le corps de la sixième victime, encore non identifiées, retrouvée ce lundi à l'aube, n'a pas pu être extrait du navire.
Rodolfo Raiteri a expliqué attendre «une analyse pour être sûrs que le navire est stable afin de pouvoir reprendre les opérations» de recherche d'éventuels rescapés, dont la découverte tiendrait désormais du miracle près trois jours après le naufrage dans la soirée de vendredi.
Encore une quinzaine de disparus
Par ailleurs, quatre passagers français du paquebot Costa Concordia qui a fait naufrage vendredi soir près d'une île de Toscane en Italie, font encore l'objet de vérifications, a indiqué ce lundi matin à l'AFP le Quai d'Orsay. Sur les 21 passagers français dont on était sans nouvelles dimanche soir, 17 ont été localisés grâce à des informations fournies par leurs familles ou par les autorités italiennes ou encore par la compagnie Costa, et des vérifications se poursuivent pour quatre autres, a précisé le ministère.
Après la catastrophe, survenue vendredi soir, juste un siècle après le naufrage du Titanic, il reste une quinzaine de disparus. Parmi eux, figuraient dimanche soir quatre Italiens: un père de 36 ans et sa fille de 5 ans ainsi que deux femmes siciliennes de 50 et 49 ans, qui seraient saines et sauves selon les secouristes, mais dont la famille a perdu la trace. Deux Américains manquaient aussi à l'appel: l'ambassade des Etats-Unis a fait savoir sur sa page Facebook que sur 120 passagers américains, 118 avaient été retrouvés. S'y ajouteraient deux couples de Français, et une personne dont la nationalité n'a pas été communiquée. La nationalité des membres d'équipage disparus n'a pas été divulguée.
Dimanche, la compagnie propriétaire du navire a accusé le capitaine d'avoir commis des «erreurs», tant dans la route du navire que la gestion de l'urgence.
Le même jour, les plongeurs avaient découvert les corps de deux hommes âgés, vêtus de leurs gilets de sauvetage : un Italien, Giovanni Masia, Sarde de 86 ans qui voyageait avec femme, enfants et petits enfants -tous sains et saufs- et un Espagnol, Guillermo Gual, 68 ans, de Majorque. Dans la matinée, un rescapé, le commissaire de bord Marrico Giampietroni, avait pu être évacué du navire après avoir passé 36 heures dans l'épave, alors qu'un couple de jeunes mariés sud-coréens a pu être extrait de leur cabine dans la nuit de samedi à dimanche.
Han Ki-Deok et sa jeune épouse, Jeong Hye-Jin, tous deux âgés de 29 ans, ont raconté leur cauchemar à l'agence sud-coréenne Yonhap. «Lorsque nous nous sommes réveillés, le bateau penchait», a déclaré Han. Le couple s'est engagé dans le couloir mais la pente était tellement forte que les deux jeunes gens ne pouvaient pas avancer. «Nous avons fini par glisser au fond du couloir et nous nous sommes fait mal», a raconté le jeune marié. Le couple a alors décidé de rentrer dans sa cabine, où l'électricité ne marchait plus, dans le noir et le froid. Vêtus de leur gilet de sauvetage, ils enfilaient à tour de rôle un gilet supplémentaire pour combattre le froid et se sont nourris pendant trente heures de biscuits et d'eau.
Au moment du naufrage, vendredi soir vers 21h30, le navire transportait quelque 4.229 personnes dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d'équipage. Selon Costa Croisières, les membres d'équipage étaient de 40 nationalités différentes dont de nombreux Asiatiques (environ 300 Philippins, 200 Indiens, 170 Indonésiens).
De nombreux témoins ont décrit des «scènes d'apocalypse» et de «panique» avec des bousculades entre touristes cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu des cris et des pleurs. «Dans un couloir, nous avons cassé une vitre et avons pris des gilets de sauvetage mais comme il n'y en avait pas beaucoup, on se les volait entre nous», a raconté aux journaux italiens Antonietta Simboli de Latina, près de Rome. Selon des passagers, les membres d'équipage, dont certains ne parlaient pas italien ou anglais, n'arrivaient pas à faire descendre les chaloupes.
Un Français, rescapé du naufrage, a annoncé sur le site internet du journal Sud Ouest qu'il allait porter plainte contre Costa Croisières. «Nous avons été livrés à nous-mêmes, dans une désorganisation totale. Il y a eu une heure et demie avant qu'il y ait une véritable alerte (...). Le voyant lumineux de mon gilet ne fonctionnait pas», a déclaré Olivier Carrasco au journal. Dans la panique, des dizaines de passagers se sont jetés à l'eau, et ont heurté des rochers, ce qui explique pourquoi sur la quarantaine de blessés, on recense beaucoup de bras ou de jambes cassés.
Les plus de 4.000 rescapés ont été transférés samedi du Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d'origine en Italie et à l'étranger.


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